une journée à Ouaga

Mardi 27 novembre 2007

6 h 00: réveil avec vue sur la mosquée

La pollution a disparu, les vendeurs ambulants commencent à réinstaller leurs étalages.

Nous sommes dans un quartier très animé en face du cinéma Burkina.

Haut lieu culturel africain avec le festival du cinéma qui a lieu tous les deux ans.

7 h 00 :Nous réécoutons l'émission de RFI d'hier avec J Diouf (directeur de

la FAO

) comme invité

Pendant 45 mn il répond aux auditeurs.

Il explique la différence entre la sécurité alimentaire et la souveraineté alimentaire.

La première est une notion économique:  il s'agit de voir quel est le niveau de production nécessaire pour couvrir les besoins alimentaires du pays et quelle production peut être exportée  pour acheter les produits alimentaires pour lesquels le pays est moins bien placé  économiquement.

La souveraineté alimentaire: est un concept politique et social: c'est la réclamation du  droit de chaque pays à produire ce dont il a besoin et d'assurer l'accès à l'alimentation aux plus pauvres et que les productions des pays ne portent pas préjudice à d'autre pays. Concept développé par l'organisation Via Campésina.

Un développement agricole digne de ce nom : un accès aux intrants (engrais, semences) et la mécanisation

9 h 00: nous partons vers la maison du peuple     :

Régulièrement nous sommes sollicités par des jeunes garçons.

Soit ils proposent: des batiks, des motos miniatures fabriquées à partir de boite de Nescafé, des cartes...

Soit ils demandent de l'argent pour réparer leur fauteuil roulant...

C'est difficile pour nous de les ignorer.

Ici, deux blancs se repèrent vite.

On nous avait fait comprendre l'importance de prendre le temps d'échanger.

Mais on n'avance pas.

Nous sommes régulièrement escortés par ces jeunes.

Les plus jeunes enfants nous demandent de l'argent pour manger.

11h 00: Les journées agro alimentaires 2007

Plusieurs associations, organismes publics comme l'Enra (équivalent de l'Inra) exposent.

Le thème : l'environnement économique de l'entreprise agro alimentaire: facteurs de viabilité pour une croissance soutenue"

En dehors d'une banque, nous n'avons pas vu beaucoup de partenaires industriels.

Un centre de formation (privé) expose les nouvelles espèces de poules issues d'un croisement entre une espèce locale et une espèce européenne.

Ils ont mis en place un système d'élevages complémentaires entre un élevage de porcs et de poules:  elles se nourrissent des asticots produits sur les excréments de porcs.

A côté, l'Enra nous fait  participer à un test à l'aveugle sur des variétés de riz blanc.

Une personne de l'Enra nous parle de l'intérêt croissant de cette culture avec des variétés adaptées, qui se prêtent à l'agrobusiness. Il nous interpelle sur la possibilité pour un européen de pouvoir s'installer sur une exploitation de 30 à

100 ha

, dans une zone de

30 000 ha

en cours d'aménagement.

Projet qui nous parait bien différent du précédent et de bien d'autres, qui eux s'inscrivent dans une démarche d'autonomie et de production à moindre coût et sans intrant...

Ici aussi, malgré les difficultés économiques, les gens sont conscients des risques environnementaux.

L'enra propose aussi des prestations pour l'implantation de verger de  manguier, à l'exploitant de trouver des partenaires financiers.

16 h 00 : les conditions sont meilleures pour mettre à jour notre blog.

18 h 00: de la mosquée en face, nous entendons le chant du muezzin

Il fait brun et la pollution est à son maximum.

La religion musulmane est pratiquée par 55 % de la population.

Il y a 25 % d'animisme et 20 %  de christianisme.

Les marchands ambulants sont très actifs, l'activité est à son comble.

Avec la circulation dense, la nuit il faut être vigilant.

Ils rentrent chez eux, parfois à des kilomètres, sans éclairage