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le blog de lionel et odile
4 décembre 2007

Visite d'exploitation à Titao

Mardi 4 décembre 2007

Remise de résultat et prévision à Titao.

Rendez vous à 7 h 20 salle 3 pour un dernier briefing.

Problème: manque un véhicule.

On attend l'ordre de mission signé.

Départ à 9 h 3O direction Titao:

50 km

de pistes nous attendent.

Poussière et secousse en perspectives.

Le J9 a déjà été soudé en plusieurs endroits de la cabine. Va t il faire l'aller retour?

Les conseillers se déplacent en moto pour aller voir leurs adhérents.

10 km

plus loin, une des maisons de président du Burkina Faso: petite forteresse isolée en pleine brousse.

Au fur et à mesure, le paysage devient de plus en plus désertique, les arbres sont plus rares.

Des troupeaux de moutons et de boeufs plus importants sont gardés par une ou plusieurs personnes.

Quelques mosquées isolées.

Des arbres dans lesquels sont stockées les gerbes de paille de sorgho.

Des cases rondes, pas de toit en tôle.

Aucune ligne électrique, ni poteau téléphonique à l'horizon.

Un projet est en cours pour amener l'électricité de Ouahigouya à Titao.

Des chantiers de réfection des ponts et digues sont en cours.

Un barrage et à nouveau un périmètre de maraîchage.

Ibrahim me dit que des paysans de Ouahigouya viennent faire du maraîchage dans ce lieu à

25 km

de chez eux. Ils habitent ici pendant la saison de maraîchage.

Nous dépassons une 404 camionnette chargée jusqu'à ne plus pouvoir.

Passage de guets, trous, bosses, notre véhicule est mis à rude épreuve, nous aussi.

On commence à changer de couleur.

On ne peut pas se parler à cause du bruit.

Quelques femmes à pied se suivent. Elles portent toutes un récipient sur leur tête.

D'autres sont à piler le petit mil dans des récipients en bois.

Des hommes confectionnent des briques au bord des mares asséchées.

Pas un seul matériel de traction à l'horizon.

Quelques ânes (et dos d'âne) sont utilisés pour les travaux des champs.

On vient de croiser un camion de mouton en partance pour un marché.

Nous changeons de province. Un panneau nous souhaite "Bonne Route".

Nous approchons de Titao: arrêt à la gendarmerie.

Arrêt obligatoire pour valider l'ordre de mission signé ce matin.

Tidjane dort, la tête enveloppée dans son écharpe.

10 h 30: On arrive au siège de l'union locale du groupement Naam.

Le gardien nous ouvre la barrière.

Nous visitons une cave enterrée pour la conservation des semences de plants de pomme de terre pour les protéger de la chaleur.

Elle a été financée en partie par le PNUD.

4 motopompes sont stockées pour les périodes d'irrigation.

Elles ont été achetées en commun.

Nous attendons le COCdG (administrateur) qui est le chef du village aussi.

Il doit nous accompagner chez le paysan.

Nous traversons Titao, village de quelques milliers d'habitants.

Un marché est installé en plein centre: les sacs d'oignons arrivent du périmètre où nous allons.

Arrêt pour achat de cola (fruit).

Nous apercevons les jardins, qui sont clôturés de grillage et branchage pour les protégés des moutons et boeufs. Il n'y a plus de phacochères nous dit Ibrahim.

Après des km arides, ces espaces de verdure sont magnifiques et ils apparaissent comme par magie.

La nappe d'eau est à 4 ou

5 m

et ne tarie pas.

Les habitats sont uniformes: quelques case rondes couvertes de paille et des habitats de formes carrés de 3 à

4 mètres

confectionnées en briques de terre.

Seule la mosquée, la maison du cheik, la maison des jeunes et  l'hôtel de ville sont plus récents.

11 H 00 : nous arrivons chez le producteur.

Une dizaine de personne sont penchées à arracher les oignons.

Ils les coupent pour les mettre en sac.

Le producteur a installé des chaises et bancs à l'ombre de deux grands arbres.

Nous n'avons pas trop chaud, c'est notre première journée de nuage.

Après présentation de chacun et du pourquoi de notre visite, Ibrahim commence la remise de résultat.

Ce paysan et adhérent depuis 2002.

Il est suivi en CdG (conseil de gestion) pour les

450 m2

de pommes de terre uniquement.

Il élève des moutons qu'il vend pour la viande et produit des cultures vivrières pour la famille.

Deux adultes travaillent sur l'exploitation.

La famille à faire vivre est composée de 17 membres.

C'est la première fois qu'une prévision est réalisée chez lui.

Ibrahim prend le cahier de résultat qui a servi à noter les enregistrements d'engrais, semences, récolte...

Il prend le temps d'expliquer les chiffres: rendement, prix de vente, charges opérationnelles, coût de production et marges brutes...

La marge brute réalisée sur les

450 m2

est de 281 600 CFA.

Il lui demande s'il est d'accord sur ces chiffres et s'il a des questions.

Un bilan écrit est réalisé: points forts (rendement  supérieur aux références locales...)

Points à améliorer: planter avant le 15 décembre pour vendre tôt et plus cher, apporter la fumure organique en même temps que la préparation du sol pour que la pomme de terre tire profit de cet engrais...

La première partie de la remise est terminée.

Pendant la discussion, son fils nous a proposé du thé concentré et sucré  et un genre de soupe au mil.

12 h 30: prévision de la campagne 2007- 20008.

Au fur et à mesure des échanges, une dizaine de paysans voisins sont venus s'installer derrière Ibrahim et écoute attentivement ce qui se dit.

Ibrahim lui explique en quoi consiste la prévision: surface prévue, date de préparation du sol, date et quantité engrais...

Prix de vente et rendement prévu avec une hypothèse haute et une hypothèse basse.

Petite discussion sur les incertitudes de rendement et de prix de vente.

Roger, autre conseiller,  intervient: "Prévoir ne veut pas dire Prédire"..."la prévision c'est de se fixer des objectifs et de se donner les moyens pour les atteindre"..."l'exemple du crédit demandé à la banque"..."il se donne un cadenas, ou un tuyau, par lequel il va passer, et qu'il va suivre pas à pas".

Tidjane :"la prévision c'est comme le plan de l'instituteur qu'il se donne en début d'année, s'il n'arrive pas à faire tout le plan, ses élèves peuvent échouer s'ils n’ont pas vu tous les sujets."

Ibrahim, Moussa et Boureima font la traduction.

Les autres conseillers posent des questions à la fin. Nous participons nous aussi.

Le paysan ne s'offusque pas des questions et se prête volontiers à cet exercice qui lui prend du temps.

Avec le temps nous comprenons qu'il n'a pas de difficulté à se projeter et anticiper, même s'il n'a pas tout prévu. Il écoute les conseils, essaie de les appliquer et observe ce qui se passe chez ses voisins.

Il dit que c'est grâce au CdG que sa situation s'est améliorée (sous entendu son revenu).

En comparant la marge des carottes et des pommes de terre, il a pu choisir la production.

Désormais il peut choisir sa date de vente des moutons par rapport au marché car il a un compte à la banque

A la question: "à quel moment souhaiteriez vous faire la prévision?"

Il répond "après que toutes les ventes et recettes soient finies"

Soit en juin. Mais ici la prévision n'est pas que financière elle porte aussi sur l'itinéraire technique et la période importante est celle des implantations en novembre - décembre.

Nous lui demandons comment il voit son exploitation dans quelques années:

"l'agrandir, augmenter les rendements, améliorer ses conditions de vie...c'est ce qu'il a commencé à faire en creusant un nouveau puit dans une parcelle à côté..."

Parmi les 15 hommes présents, 3 sont adhérents, les autres ne le sont pas, mais ils ont apprécié les conseils dispensés, ils ont la même production.

14 h 00 : Petit protocole pour le départ aménagé par Moussa:

Remerciements réciproques du CODdG et du président Afdi: Joseph. Le producteur nous donne

10 kg

d'oignons frais.

15 H 30: retour et passage sous la douche.

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